Parcours dans la Maladie
18 juillet 2005 : mammographie de contrôle. Après les premiers clichés, suivent des clichés accentués sur une partie de mon sein droit. Un léger doute m’envahit, car mon compagnon avait décelé une boule, et ces contrôles sont pile poil dessus !!! Mais….je n’angoisse pas, j’ai 47 ans, et pas l’ombre d’un cancer dans la famille.
Je blague même avec la radiologue, lorsque je change de salle pour l’échographie. Mais je sens bien qu’elle n’est pas d’humeur à blaguer. Il faut dire que je connais bien tout le personnel, puisque je travaille dans les bureaux de cet hôpital.
Sa conclusion est : je ne peux absolument pas vous laisser comme cela, il faut vous opérer. Ma 1ère question, est ce que je vais avoir de la chimio ? Réponse, je ne peux pas vous dire, mais de la radiothérapie, certainement. Sans prononcer le mot » cancer » le diagnostic était évident pour moi.
5 août 2005 : ablation de deux tumeurs, une de 3.5 cm et une autre de 1.5 cm.
12 août 2005 : ablation de sein et de la chaine ganglionnaire, pose du port à cath (côté droit), et première chimiothérapie. On m’avait dit, que l’on mettrait le port à cath à gauche, et que j’aurai ma première chimio le lendemain de mon intervention….mais au réveil … que dire , que faire ?
Des examens doivent être programmés , mais je dis au chirurgien que la semaine du 28 août, je ne veux aucun rendez vous, depuis un an je suis invitée aux 80 ans de ma marraine, en Normandie et il est absolument inenvisageable que je n’y aille pas. Il me dit que mes cheveux ne commenceront à tomber qu’après la deuxième chimio. Mon compagnon, pas fier du tout m’emmène donc en Normandie pour une semaine, prêt à faire demi tour à n’importe quel moment. Mais j’ai tenu le coup. Très fatiguée, évidemment, mais si heureuse de pouvoir assister à cette fête. Sauf, que…mes cheveux ont commencé à tomber par poignées…dur pour le moral. Ma tante, très gentille, m’a dit c’est l’automne…en août !!!!!
2 septembre 2005 : chimiothérapie à la clinique. L’infirmière veut me prendre la tension sur le bras droit, je lui dit qu’il faut aller sur le bras gauche. Elle râle en disant que son appareil n’est pas contre indiqué pour le bras droit et qu’il y a trop de bijoux au bras gauche ( ma montre !!!). J’enlève ma montre, en lui disant qu’il suffit de le demander….Elle me rétorque qu’elle est là pour me soigner, et que si je n’y mets pas de la bonne volonté cela n’allait pas marcher entre nous…….
Chimio suivante pas de problème, je n’avais pas de montre…..
14 octobre 2005 : 4ème chimiothérapie, en cours de chimio, j’ai bien senti une vive douleur, mais étant donné mes rapports tendus avec l’infirmière, je n’ai rien dit… Bilan, lorsque 2 h plus tard elle voulu faire passer la rinçure, elle s’est rendu compte que l’aiguille n’était pas dans le port à cath. J’étais rouge, et là elle a commencé à paniquer. Pas moyen de joindre le chirurgien, l’anesthésiste ne savait pas quoi faire. On m’a passé de la pommade, mis du froid, et je suis restée 2 h supplémentaires. Elle était mal, car se souvenant de notre accrochage de la première fois, elle se doutait bien qu’elle avait une grande part de responsabilité dans le fait que je n’ai rien dit, dès les premières douleurs. Donc, je suis partie avec son n° de tel personnel.
Le lendemain, j’avais vraiment très mal, donc je suis retournée aux urgences de la clinique, 2h d’attente, malgré la fatigue. Tout cela pour ma donner une ordonnance d’antibiotiques. Bilan, 6 semaines de souffrances, brûlure d’abord interne, puis externe !!!!
On a découvert mon cancer le 18 juillet, mais le 13 juillet on m’avait signifié que j’avais 3 mois pour déménager. Dossier en urgence aux HLM , accepté et traité en urgence. Mon compagnon a visité l’appartement durant mon hospitalisation, et l’a accepté sans même que je le vois. La maison dans laquelle j’habitais devait être vendue. Donc fin août et durant tout le mois de septembre j’ai dû subir les visites des éventuels futurs acheteurs, et de la nana de l’agence. Génial lorsque l’on essaie de se reposer, et qu’en plus il faut faire les cartons pour le déménagement programmé pour le 1er octobre !!!!!!
Bilan : mon lymphoedème a commencé à s’installer malgré des massages de ma kiné, qui venait à domicile, et qui ne ménageait pas son temps (massages d’une heure, en moyenne).
24 novembre 2005 : 6ème et dernière chimiothérapie. Le chirurgien qui devait me donner les consignes pour la suite, était absent. Je prends donc un rdv, que j’obtiens courant décembre. Quelques jours après cette dernière chimio, je reçois un courrier du secrétariat de mon chirurgien m’informant que j’avais rendez vous à la radiothérapie pour le marquage. J’y vais, mais je me doutais bien qu’il y aurait un problème. Effectivement, mon port à cath étant du côté opéré, il fallait l’enlever pour la radiothérapie. Donc déplacement pour rien. Heureusement que j’avais un rdv chez le chirurgien….Le retrait du port à cath est donc programmé pour le 23 décembre !!!!! J’avais 10 personnes pour le réveillon le lendemain…
Mais bon j’ai tenu le coup !!!!!
2006 *******************************************************
Durant la radiothérapie (30 séances), j’ai fait intervenir (sur les conseils de ma kiné), une personne qui arrêtait les brûlures à distance. Cela a fait effet, car dès qu’il y avait des cloques, on l’appelait pour qu’elle intensifie ses intervention, et cela guérissait très vite.
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Durant tout ce temps, je n’avais pas vu d’oncologue. J’ai donc pris un rdv avec une oncologue réputée de l’hôpital de Valence (5 mois d’attente).En fait on me donnait des avis très partagés sur la prise de tamoxifène, et je ne savais plus ce que je devais faire. J’ai rencontré un médecin exceptionnel elle a pris du temps pour moi, m’a tout expliqué, a bien regardé tout le dossier, et m’a examinée. Là elle a trouvé sur la cicatrice des grosseurs anormales.
Echographie, rdv chez le chirurgien et ablation le 24 juin 2006. Résultats c’étaient des nécroses, dûes aux brûlures de la chimio passée à côté.
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Tentative de reprise à mi temps thérapeutique en novembre 2006. Echec total. Psychologiquement, il m’a été imposé des horaires sans raisons valables. Ma collègue de travail a continué son harcèlement moral, car elle ne sait pas travailler autrement. Puis, physiquement, mon lymphoedème n’a pas apprécié l’usage intensif de la souris ! Bilan, un nouvel arrêt de travail.
Là cela se complique, car dans l’administration vous devez avoir des arrêts de travail de 3 ou 6 mois, pour que ceux-ci soient pris en compte en maladie longue durée. Bref, tourments administratifs , et expertise médicale fin février 2007.
Début décembre 2006, hospitalisation de la maman de mon compagnon. Après un cancer des intestins en 2004, un cancer des poumons en 2005, on découvre une métastase au cerveau, et des métastases un peu partout….. Opération du cerveau durant les fêtes, radiothérapie, retour à domicile durant la dernière semaine de janvier (en hospitalisation à domicile, ne fait ni à faire…) et décès le 28 janvier.
2007 ********************************************
7 mars 2007 : reconstruction par grand dorsal à Lyon. Je sors une semaine plus tard avec de la fièvre, et un début de nécrose.
15 mars 2007 : mon infirmière trouve que la nécrose s’est accentué et me conseille d’appeler mon chirurgien. Ce que je fais, mais n’arrive à l’avoir au téléphone que le lendemain après midi. Entre temps, j’ai très mal au sein gauche (abcès).
Le chirurgien me dit de venir, car de toutes façons il a été trouvé un microbe bizarre dans l’analyse du contenu des redons !!!! Donc appel d’un VSL, 1h30 de route, et feinte pour se garer dans une rue piétonne de Lyon. Examen rapide, et en route pour la clinique.
17 mars 2007 : opération en urgence, ablation de la peau abîmée, et pose de lames pour que le microbe s’évacue (il ne vit pas à l’air libre). Après interrogation du chirurgien, j’apprends qu’il s’agissait du microbe de la gangraine, et que je l’avais échappé belle ! Vous savez, m’a-t-il dit, c’est comme le pied du diabétique que l’on est obligé d’amputer. Mon père et mon compagnon étant diabétique, je savais……
Je sors avec un dosage archi fort d’antibiotiques, des pansements tous les jours jusqu’à la greffe de peau.
5 avril 2007 : greffe de peau (prise dans le bas du ventre) et liposuccion de la graisse du ventre pour que la cicatrice soit moins importante.
Ouf, tout rentre dans l’ordre.
26 septembre 2007 : symétrisation. Graisse du ventre mise dans le sein droit, et sein gauche diminué de 675g !!!!
Nous sommes le 17 octobre 2007, j’ai toujours mal aux endroits des cicatrices, et j’ai des bleus internes importants, mais bon cela va vers le mieux !!!! Et j’ai deux seins quasimment identiques !!!!
Reprise du travail à mi temps thérapeutique prévue pour le 10 décembre 2007.
A lire dans Reprise du Travail